mardi, mars 16, 2010

Chapitre 13 - Page 4

Et voilà, on l'avait dit, la page suivant est enfin là et elle est bel et bien en ligne avant mercredi.
Pour une fois, promesse tenue !
A bientôt pour la prochaine ! On va essayer de ne pas vous faire attendre 10 jours pour une seule petite page...



Et il n’était pas question que la jeune femme se sacrifie pour lui permettre de trouver un échappatoire ! Cela n'avait jamais été dans son caractère, quand bien même appréciait-il de pouvoir s'en remettre aux autres pour éviter d'avoir à se mobiliser lui-même. Mais il n'était pas question ici de corvée de vaisselle.
Au moins Lilith était-elle toujours inconsciente. Et pourtant, quelque chose disait à Archibald que s'il la déposait à terre pour se retourner vers les chiens, elle lui glisserait entre les doigts et lui échapperait. Si cela ne venait pas d'elle et si elle n'était pas présentement en train de jouer la comédie, rien ne lui disait que ses sous-fifres n'avaient pas été avertis d'une façon ou d'une autre de sa situation.
Si la présence des Chiens de Tindalos dans ce cimetière ne suffisait pas déjà à le lui démontrer, bien sûr... Quel idiot il faisait ! Archibald serra les dents et se prépara à affronter son destin, côte à côte avec Alice. Peu importe ce qui allait se produire dans les minutes suivantes, il se défendrait pied à pied avec elle. La brume devançait toujours les molosses pour le moment et s'approchait déjà de ses chevilles. Le jeune homme se surprit à frissonner. Est-ce que la nuit tombait si vite ces derniers jours ?
— On n'a jamais de Codex, de Livre, de Manuscrit, de Tablettes ou de Parchemins sous la main quand on en aurait besoin ! maugréa-t-il dans sa barbe naissante.
Cette fois, Alice ne prit même pas la peine de lui répondre ou de lui jeter un coup d'oeil. La jeune femme s'était figée, le dos rond, les membres roides, le regard tourné vers les canidés spectraux qui remontaient la pente en hurlant, les fusillant du regard. L'ancien Fou d'Hadès s'était entièrement tourné vers le combat. Archibald l'imaginait en train de répéter probablement son schéma d'attaque, se projetant sur la façon dont elle allait éliminer le premier, le deuxième, le troisième de ses adversaires, et ainsi de suite... Mais une dizaine ? Une fois encore, le jeune homme sentit ses entrailles se nouer, sa gorge se serrer. Il n'avait même plus le temps de sentir les gouttes de sueur perler sur son front. Le froid glacé la figeait avant même qu'elles n'aient le temps de rouler sur quelques centimètres. Il se sentit soudain pris de l'envie de laisser glisser Litith au sol, quitte à ce qu'elle se fracasse la tête sur une pierre. Il doutait qu'elle puisse en mourir. Ils auraient même pu tenter de la réveiller au contraire, afin d'exiger qu'elle retienne ses chiens. Mais avec quoi la menaceraient-ils ? L'effet de surprise ne fonctionnerait plus, et la démone demanderait plus probablement aux molosses de sauter à la gorge de ses kidnappeurs.
Non, il valait sans doute mieux oublier cette option sur le champ. Ils n'avaient plus qu'un quart de seconde devant eux... Mais quelle idée aussi de venir ici ! Pourtant, il n'y avait pas de cimetière indien dans le coin, évidemment. L'idée n'amusa pas Archibald mais lui évoqua tout aussi brutalement de lointains échos, qu'il ne pouvait expliquer.
On raconte depuis longtemps la légende des onze hommes en robes noires qui auraient pris la mer de la côte ouest de l'Hibérie pour partir à la recherche d'un endroit qui leur aurait été révélé dans leurs rêves. Ils traversèrent le grand océan alors inconnu de tous, et après de longs Jours de navigation, ils découvrirent les rivages d'une contrée sauvage. Poursuivant vers le Nord, le long d'un grand décrochement de terre, ils trouvèrent la rivière étincelante dont leurs songes leur avaient parlé. Ils en remontèrent le cours jusqu'à une sombre contrée où s'élevaient de très vieux arbres et de grandes collines. Là, ils découvrirent ce qu'ils cherchaient, le paradis de leurs rêves, loin des persécuteurs romains. Ils apportèrent aux natifs de la région leur sagesse et leur apprirent les dieux qu'il fallait vénérer.
Longtemps après qu'ils soient retournés dans les profondeurs, les hommes commencèrent à les oublier, la menace était là, mais l'insouciance gagna et les peuples se mirent à guerroyer entre eux. L'histoire humaine a suivi son cours, mais les Grands Anciens ont gardé des serviteurs ; les Pralaya Putras (fils du Chaos) et les Asura Putras (fils des Globes) en font partie.

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